vendredi 26 septembre 2008

Médias : les femmes ont toujours le mauvais rôle

Peu de temps cette semaine, mais voici une étude intéressante (ou affligeante, au choix) sur la place de la femme dans les médias, analysée par Ouest-France :
"C'est la réalisatrice Michèle Reiser qui a remis, hier, ce rapport à la secrétaire d'État à la Solidarité, Valérie Létard. Pour y mesurer la présence des femmes, des chercheurs ont décortiqué les médias un jour donné : le 15 mai dernier. Les patrons de presse ont été entendus. Des hommes, majoritairement étonnés. Où est le problème ? Les femmes détiennent quand même 43 % des cartes de presse. Et je vous épargne le cas de PPDA, évincé par une femme. Michèle Reiser se souvient de ses débuts de réalisatrice. Un technicien macho l'avait joyeusement provoquée. « Moi, les femmes, je suis comme Landru, je les aime aux fourneaux. » Nous n'en sommes plus là. Les machistes se font discrets. Les femmes leur en imposent. Les publicitaires se détournent de la ménagère de cinquante ans. Mais, méfiance, les stéréotypes sont plus tenaces que l'on ne croit et, surtout, ils n'ont pas de sexe : ils se cachent aussi bien dans les cerveaux masculins que féminins. « Il y a vraiment un décalage entre l'image de la femme exposée par les médias, et la place réelle qu'elle occupe dans la société », assure Michèle Reiser. Dans le miroir médiatique, les femmes ¯ 51 % de la population française ¯ restent partiellement escamotées. La femme invisible. Avez-vous remarqué que, dans les talk-shows télé, les femmes sont souvent absentes ou nettement minoritaires. Pire : on les place en arrière-plan, jeunes et jolies. Elles décorent. Les hommes parlent ; les femmes écoutent. Ce que Frédéric Taddei, l'animateur de Ce soir ou jamais, sur France 3, confirme en le regrettant vivement. « J'en ai parfois honte, mais les femmes, souvent, ont l'impression que, dans un débat, l'homme a toujours l'avantage et elles repoussent mes invitations. » Les experts. Toujours majoritairement masculins. RTL, par exemple, accorde un temps assez équilibré entre voix de femmes et voix d'hommes. Mais, quand il s'agit d'experts, ils sont à 80 % masculins. Brigitte Gresy, cheville ouvrière de cette enquête, résume : « Quand on requiert du sérieux, on prend des hommes. Quand on veut de l'émotion on prend des femmes. » Les prénoms. Souvenez-vous de la dernière présidentielle. On l'appelait Ségolène et lui Sarkozy. Et aux États-Unis : Hillary contre Obama. « Elle » est un prénom. « Il » est un nom. Le « plafond de verre ». Un dernier chiffre. S'il y a désormais beaucoup de femmes journalistes, dans les hautes instances médiatiques, c'est le désert. PDG et directeurs : 96 % d'hommes. On appelle ça le « plafond de verre », un obstacle invisible mais bien réel qui empêche les femmes de grimper dans les hautes sphères. Mesdames, ce plafond-là résiste."

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