mercredi 16 février 2011

Médias sur tablettes : l'offensive de Yahoo!

Yahoo!, qui recentre ses activités vers le contenu et les médias, souhaite surtout se faire une place au coeur des tablettes. Pour ce faire, la société explore de nouvelles pistes de distribution de contenus avec son dispositif Livestand, un savant mélange de contenus texte, images et vidéos, mis en page automatiquement avec une intégration "douce" de formats publicitaires contextuels. En d'autres termes, il s'agit d'un service hybride entre les version iPad des magazines et les sites internet classiques.


Dans un premier temps, les contenus distribués seront ceux de Yahoo!, mais l'outil sera rapidement ouvert à tous les éditeurs de presse. Le géant américain recherche d'ailleurs des partenaires dans toute l'Europe.

Yahoo compte s'appuyer sur son expertise de monétisation des contenus pour étendre ses services sur tablette. Benjamin Starkie, directeur européen de la communication de Yahoo!, nous explique : "Sur nos services Internet, nous fournissons plus de 30 000 pages d'accueil différentes chaque jour, en fonction de l'actualité, des goûts et de l'emplacement de chacun. La personnalisation est au coeur de la stratégie Yahoo!, nous continuons sur tablette." La disponibilité du service sera effective sous iOS et Android avant la fin du mois de mars 2011.

mercredi 2 février 2011

Espionnage industriel : La curieuse « stratégie » de Renault

Depuis l’annonce de la suspension de 3 cadres de Renault le 5 janvier 2011, il est extrêmement difficile de comprendre la stratégie poursuivie par la firme. Et plus on connaît de détails, plus on se demande si Renault suit une stratégie ou si le constructeur improvise au jour le jour.



La firme aurait donc reçu une lettre anonyme au mois d’août 2010 l’alertant des agissements douteux de certain(s) cadre(s). On ne connaît pas les détails de ce que révèle cette lettre, mais elle devait être assez crédible pour que Renault charge une compagnie de sécurité privé d’enquêter. Jusque là rien d’inhabituel. Dans ces cas-la, on essaie de vérifier l’accusation, et si elle est confirmée, de réunir des preuves, et si possible de piéger les espions pour les prendre « la main dans le sac ». Cela permet de confronter les accusés, leur faire reconnaître leur culpabilité, et de leur demander de démissionner dans la plus grande discrétion. Affaire terminée.

Or après plus de 4 mois d’enquête, Renault décide d’annoncer la suspension de 3 cadres, sans donner de noms, mais en laissant entendre qu’il s’agissait d’un cas d’espionnage industriel et que la firme craignait que son leadership dans le développement de la voiture électrique soit compromis.

Ces révélations alarmistes allaient évidemment faire la une des médias, et le peu de détails donnés par Renault attisait la soif des journalistes. Pourquoi Renault avait-t-il décidé de rendre l’affaire publique ? Qu’avait à gagner la firme en rendant l’affaire publique ? Pourquoi avait elle donné si peu de détails, alors qu’en cas de crise devenue publique tous les spécialistes de la com’ s’accordent à penser qu’il faut alors une transparence totale. Pourquoi Renault n’a-t-il pas invité les journalistes à une conférence de presse pour répondre à toutes leurs questions et créer un capital de sympathie auprès des médias et du public ? Optimiste, on se disait que Renault avait choisi une stratégie très étonnante, mais que le constructeur devait savoir ce qu’il faisait, puisqu’il avait eu plus de 4 mois pour développer sa stratégie. Cela devait donc être une stratégie béton.

Le 6 janvier, le gouvernement s’en mêle, et le ministre de l’industrie confirme la gravité du cas d’espionnage, en parlant de guerre économique. Renault n’avait-il pas averti le gouvernement avant de faire son annonce publique ? N’avait-il pas demandé au gouvernement de ne pas jeter de l’huile sur le feu ? Renault avait-il réellement une stratégie sur cette affaire ?

Le 7 janvier, on apprend, par les journaux, l’identité des 3 cadres, qui semblent tomber des nues. Apparemment, Renault n’avait jamais confronté les 3 cadres, qui ne savent même pas ce qu’on leur reproche. La stratégie brillante de Renault transforme immédiatement les 3 cadres en victime auprès d’une bonne partie de l’opinion publique. On parle également d’une piste chinoise, que la Chine dément évidemment, outrée de l’accusation publique. Encore une fois, brillante stratégie de Renault qui essaie désespérément de se développer en Chine après y avoir déjà connu des problèmes politiques, il y a quelques années.

Finalement le 8 janvier Renault et le gouvernement font marche arrière. Patrick Pelata annonce qu’en fait aucun des secrets technologiques liés à la voiture n’avait été compromis, seulement des informations liées aux coûts et au modèle économique. On croit rêver… Le gouvernement lui aussi recule sur l’implication de la Chine, et ne parle plus que d’un « pays étranger »… Toute illusion sur l’existence d’une stratégie sur cette affaire disparaît. Renault ne communique plus qu’en « réactif », pour commenter les dernières infos parues dans les médias.

Le 11 janvier, Renault indique qu’il va officiellement déposer plainte le lendemain. Le 12 janvier, la firme annonce qu’en fait la plainte allait être déposée le 13… Cela devient de plus en plus du niveau « guignol »!

Le 13 donc, Renault dépose « plainte contre X ». Bref on va assister pendant des mois à un déballage de linge sale chez Renault, en direct des tribunaux, ce d’autant plus que les 3 cadres vont sans doute porter plainte contre Renault à leur tour.