mardi 14 octobre 2008

Crise économique mondiale et responsabilité des médias

La crise, telle qu'elle est expliquée dans nos journaux, tv, sites web, radios, paraît presque "naturelle", au sens où elle est présentée comme une catastrophe, avec un soupçon de fatalisme par moment... Les médias parlent même de la "mort du capitalisme", comme si celui-ci était un être vivant.

Au-delà des controverses sur les origines de la crise, ses mécanismes (à mon avis trop complexes pour être expliqué uniquement par les subprimes), ses solutions, si elles existent, nos sociétés abreuvées d'information n'ont pu avoir connaissance et conscience de cette "crise" que par les médias... qui portent donc une responsabilité dans la manière dont cette crise est perçue par les consommateurs des médias, c'est à dire à peu près tout le monde. Ne serait-ce qu'en écrivant ces lignes, je participe moi-même à cette influence des médias.

Certains journaux ont eu le courage de s'interroger sur l'influence des médias dans la propagation et l'intensité de la crise, un regard sur soi qui est assez rare dans un milieu où les journalistes et donneurs d'opinions ont généralement une haute estime de leurs propos... si haute qu'ils estiment qu'elle mérite (ou parfois même qu'elle doit) être partagée dans les colonnes d'un journal, dans une tribune, sur un site.

La question de cette influence se pose évidemment parce qu'il s'agit d'une crise de confiance. Les analystes sont relativement d'accord sur le fait que les chutes en Bourse de la semaine passée n'avaient rien de rationnel. Certains établissements solides ont dégringolé, parfois plus par peur que par calcul rationnel. Et s'ils ont eu peur, c'est que les médias ont aussi forcé le trait par endroit. Mais comment faire, alors, pour parler de la crise sans apeurer, tout en restant un minimum objectif ? Doit-on penser comme Carole, de RTLinfo.be, que les médias auraient du redorer le blason des banques et souligner leur rôle fondamental ? Dans sa lettre à RTLinfo, elle précise sa pensée :

"Si, au lieu de passer votre temps à expliquer les causes de la crise actuelle et attiser les rancoeurs et colères, vous expliquiez les conséquences d'une panique des épargnants et de leurs retraits des banques?!!"

En France, LeMonde.fr tente la contorsion également de se regarder soi-même agissant au milieu de la crise... un exercice peu simple. Comment peut-on titrer "les médias parlent-ils trop de la crise ?" quand les "Unes" précédentes n'ont parlé que de ça ? Il faut aller chercher dans les commentaires pour trouver des critiques :

"C'est bon, on a compris... La Bourse chute ! Tout ce que vous faites n'est que de la dramatisation à sensation et vous empirez les choses en effrayant vos lecteurs. C'est scandaleux !"

Pour terminer, une vidéo d'Arrêt Sur Images, une émission-site qui fait du bien à la tête en ces périodes de troubles !





1 commentaire:

PH a dit…

Bonjour,

Je suis en train de rediger un memoire ayant pour problematique "Les medias ont-ils aggrave la crise economique?"

Je trouve tres tres peu de ressources sur le sujet sur internet malheureusement.

Je cherche notamment a savoir la couverture mediatique dont a beneficie la crise au cours de la periode allant de septembre 2008 a avril 2009 (introuvable!).

Si vous pouviez m'aider sur le sujet, ou si vous avez des suggestions, je suis preneur!

Merci d'avance.